Ne faites pas de suppositions
« Ne faites pas de suppositions. Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. A lui seul, cet accord peut transformer votre vie. »
Don Miguel Ruiz , Les quatres accords toltèques.
Ce besoin de tout expliquer
Quand nous sommes face à une situation, face à un événement que nous ne comprenons pas, nous sommes tentés de nous l’expliquer. Et oui, nous ne supportons pas de ne pas comprendre… il nous faut une explication ! Mais, au lieu d’aller chercher l’explication là où elle se trouve, comme il serait le plus logique et le plus simple de faire pour connaître la raison exacte à cet événement, du moins la plus proche de la vérité, que fait la plupart d’entre-nous ? Allons-nous demander à la personne concernée ce qu’il en est ? Non…. Nous inventons ! Oui oui ! Nous inventons , nous montons de toutes pièces un scénario expliquant ce que nous ne comprenons pas …
Par exemple, nous supposons que notre voisine a changé de voiture car elle a certainement eu un accident,… ou car elle ne pouvait plus rembourser son prêt,… ou parce que sa voiture devenait trop vieille,… etc, etc…
Donc, nous choisissons une raison, une explication, et ce que nous imaginons nous parait tellement cohérent et plausible que nous oublions que ce n’est à la base qu’une supposition, basée sur notre imagination. Et, par conséquent, nous nous mettons à y croire… C’est devenu vrai ! Peut-être même propageons-nous notre « vérité » autour de nous . Par exemple: « T’as vu la voisine ? Elle a changé d’auto. Ben oui, il était temps, elle était vraiment devenue trop vieille hein… »
Le futur au conditionnel
Ou alors, nous faisons de suppositions sur ce qui pourrait se passer si nous faisions, disions telle ou telle chose… « Si je lui dis que j’ai un faible pour lui, je vais le faire fuir ! », « Si je porte tels vêtements, on va me prendre pour une allumeuse. » ,« C’est pas la peine de lui demander, je sais qu’il va dire non de toutes façons ! », etc…
Encore pire ! Parfois, nous faisons des suppositions à partir de nos suppositions… !!!
Par exemple: « Si ça se trouve, elle a perdu son travail, c’est pour ça quelle ne peut plus rembourser son prêt… » … « Oui, je vais le faire fuir et il ne voudra plus m’adresser la parole !!! » … « Il va me dire non, c’est certain. De toute façon, il ne m’aime pas ! », …
En fait, la majorité de ce que nous disons ou pensons, sont des suppositions….
Qu’est-ce que j’en sais?
Réfléchissez-y à deux fois la prochaine fois que vous tenterez d’expliquer quelque chose. Posez-vous cette simple question : « Qu’est-ce que j’en sais ? » ou « Puis-je vérifier que ce que j’avance est vraiment VRAI ? » Idem lorsque quelqu’un vous expliquera pourquoi telle ou telle chose arrive…. « Qu’est-ce qu’il/elle en sait ? » Demandez-lui ! Peut-il prouver que c’est vrai ?
Pour recevoir, il faut demander
Nous supposons que les autres connaissent nos besoins et nos envies sans avoir à leur dire, et lorsqu’ils ne nous satisfont pas, nous sommes déçus voir choqués. Par exemple nous pensons : « Comment n’a-t-il pas fait/dit ceci ou cela ?! Il me connaît quand même bien ! » Nous leur en voulons de ne pas avoir fait ou dit ce que nous ne leur avons pas demandé !!!
Peu importe à quel point vous êtes doué pour faire de « bonnes » suppositions, qui s’avèrent par la suite se vérifier, l’important est de garder à l’esprit que, aussi plausible cela puisse paraître, cela reste une supposition, une simple hypothèse.
Dans son livre, les quatre accords toltèques, Don Miguel Ruiz nous dit : « Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. »
Se projeter sur les autres
Souvent, nous avons tendance à projeter qui nous sommes sur les autres. Nous croyons qu’ils sont comme nous, qu’ils ont la même logique, les mêmes raisonnements, les mêmes façons de réagir,…
Faire des suppositions, c’est aussi croire que tout le monde pense et agit comme nous. C’est croire que notre vérité, notre logique est universelle et s’applique à tous … Nous projetons notre réalité sur les personnes qui nous entourent, nous croyons qu’elles agissent de la même façon que nous, pour les mêmes motivations que nous ….
Personnellement, je fais partie des personnes qui ont du mal à dire « non » aux autres. J’ai peur de les blesser, ou de les choquer. Alors, souvent, j’accepte, à contre cœur… et je m’en veux ! Du coup, j’ai remarqué que j’éprouvais aussi des difficultés à faire des demandes. Pourquoi ? Et bien parce que, vu que JE n’ose pas dire « non », je ne veux pas mettre mon interlocuteur dans l’embarras avec ma requête… Je ne veux pas qu’il se sente obligé de dire « oui » alors qu’il veut dire « non » … Je projette littéralement qui je suis sur lui ! Alors que je n’en sais rien ! Je n’ai aucune idée de ce qu’il veut ou ne veut pas ! Qu’est-ce que j’en sais qu’il va être dans l’embarras et qu’il n’osera pas me dire « non » ? Qu’est-ce que j’en sais qu’il me dira « oui » à contre cœur ?
Je n’en sais RIEN ! Je suppose … je projette ma réalité …
Pourtant, il m’arrive très souvent de me réjouir quand une personne me demande de lui rendre un service, j’adore ça, aider mon prochain ! Ça me permet de me sentir utile, de donner un peu de moi, … Qui me dit que ce n’est pas le même pour mon interlocuteur à qui j’ai besoin de faire une demande ? De nouveau, je n’en sais rien !
La seule façon de savoir, c’est de demander ! De poser une question claire et précise.
En conclusion, la prochaine fois que vous ferez une supposition, rappelez-vous cette question :
« Qu’est-ce que j’en sais ? » et ayez le courage d’aller chercher la réponse là où elle se trouve.